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Discrimination à la location au Cap-d'Agde. Poursuivi par SOS Racisme, l'office du tourisme a été lourdement condamné.

Samedi, 15 Avril, 2006
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«C'est la plus lourde condamnation pour discrimination que nous ayons jamais obtenue», s'est félicité vendredi Samuel Thomas, président de SOS Racisme. Le matin même, le tribunal correctionnel de Béziers a condamné l'office du tourisme du Cap-d'Agde (Hérault) et sa directrice, Viviane Praz, pour «complicité de discrimination» avec les agences immobilières de la région. Poursuivi par SOS Racisme pour discrimination à la location, «l'établissement public» a écopé de 20 000 euros d'amende et sa directrice de 15 jours de prison avec sursis. En outre, ils ont été condamnés à payer solidairement 1 500 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral et 5 000 euros d'indemnités.

Discrimination à la location au Cap-d'Agde
Poursuivi par SOS Racisme, l'office du tourisme a été lourdement condamné.

Par Amaria TLEMSANI
samedi 15 avril 2006

«C'est la plus lourde condamnation pour discrimination que nous ayons jamais obtenue», s'est félicité vendredi Samuel Thomas, président de SOS Racisme. Le matin même, le tribunal correctionnel de Béziers a condamné l'office du tourisme du Cap-d'Agde (Hérault) et sa directrice, Viviane Praz, pour «complicité de discrimination» avec les agences immobilières de la région. Poursuivi par SOS Racisme pour discrimination à la location, «l'établissement public» a écopé de 20 000 euros d'amende et sa directrice de 15 jours de prison avec sursis. En outre, ils ont été condamnés à payer solidairement 1 500 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral et 5 000 euros d'indemnités.

SOS Racisme avait déposé plainte le 5 août 2003 après avoir été informé par les saisonniers de l'office du tourisme des «discriminations opérées par des agents immobiliers et hôteliers du Cap-d'Agde à l'encontre des touristes d'origine extra-européenne». Des discriminations à la location que l'association avait constatées elle-même en organisant une journée de «testing». Le système était simple. Les agences immobilières déposaient auprès de l'office du tourisme des listes de locations saisonnières. Sur ces listes, que SOS Racisme a pu récupérer grâce à des salariés de l'office (celles établies en 2000 et 2003), il était précisé si les agences acceptaient ou non les vacanciers ayant «des noms à consonance M». «M» pour maghrébine.

Pour Samuel Thomas, cette condamnation «prouve que l'office du tourisme était organisateur de la discrimination et que Mme Praz en était l'exécutante». Une «victoire» d'autant «plus satisfaisante» pour l'organisation antiraciste que sa plainte initiale avait fait l'objet en 2003 d'un classement sans suite du procureur de la République «qui avait refusé de qualifier ces faits de délit de discrimination raciale». L'association avait donc elle-même cité directement l'office du tourisme et sa directrice devant le tribunal correctionnel. Fort de cette condamnation, SOS Racisme espère rapidement une réaction du ministre du Tourisme, Léon Bertrand, «afin de sensibiliser les communes par le biais d'une circulaire à ce type de discrimination à la location».

 http://www.liberation.fr/page.php?Article=375133

© Libération

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