Discrimination:
l'OPAC d'Orléans assure avoir remis le fichier des demandeurs
AP | 30.05.06 | 16:45
PARIS (AP) -- Accusée par SOS
Racisme de discrimination envers les demandeurs de logement
au titre du regroupement familial, l'OPAC d'Orléans (Loiret) a tenu à faire
savoir mardi qu'elle avait bien remis à un huissier la liste des demandeurs de
logement, à l'exception de leur identité.
Cet huissier de justice s'est rendu le 23 mai dans les locaux de l'OPAC
d'Orléans, accusé par SOS
Racisme d'avoir "mis en place un système de
discrimination systématique" depuis plusieurs années en refusant de donner
suite aux demandes "de logement motivées par un regroupement
familial".
L'OPAC, procès-verbal à l'appui, assure avoir bien remis ces listes qui
comportent le numéro d'enregistrement unique, la nationalité, le lieu de
naissance, la profession, les revenus, le nombre d'enfants et la motivation des
demandeurs. En revanche, ni le prénom ni le nom des personnes n'ont été remis,
l'OPAC "souhaitant respecter et garantir l'anonymat de ces informations
dont chaque bailleur est dépositaire et responsable".
Se défendant de toute discrimination, l'Office ajoute qu'en matière
d'attribution de logement en vue de regroupement familial, la commission
d'attribution "a décidé d'ajourner les demandes depuis septembre 2001,
sans les exclure, dans l'attente d'une réponse du préfet quant à la façon dont
la circulaire du 1er mars 2000 est appliquée dans le Loiret".
Selon Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, le préfet
"n'a pas de responsabilité dans la politique d'attribution de logements de
cet organisme HLM". L'OPAC "n'a pas à confondre ses
prérogatives", a-t-il rappelé mardi à l'Associated Press.
"La préfecture ne donne l'autorisation à une personne de faire venir sa
famille que si elle a un appartement suffisamment grand pour faire venir sa
famille", a-t-il souligné. "Ca n'est pas à ceux qui sont en charge de
la question au droit au séjour que de se mêler des attributions de logement.
Chacun doit agir de manière disjointe".
Et de lancer: "Le préfet, s'il a refusé de répondre favorablement à la
demande de la mairie, c'est justement parce qu'il sait très bien que ça n'est
pas dans ses attributions que d'intervenir pour favoriser une discrimination
raciale au logement".
Sur demande de SOS Racisme,
le président du tribunal de grande instance d'Orléans a ordonné le 19 avril
qu'un huissier de justice se rende dans les locaux de l'OPAC à des fins de
"conservation de preuves". Samuel Thomas a
réaffirmé que l'Office n'avait pas remis l'ensemble des listes concernées par
l'ordonnance.
Lorsque ces documents auront été transmis, l'organisation "engagera une
procédure judiciaire pour faire comparaître l'organisme HLM devant le
tribunal", a précisé le vice-président de SOS Racisme. AP
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