L'office de tourisme condamné pour discrimination
RAPPEL
La procédure avait été engagée en 2003 par SOS racisme
Le tribunal correctionnel de Béziers a condamné hier pour « complicité de
discrimination » l'office de tourisme du Cap-d'Agde dans l'Hérault, à la
suite d'une procédure déclenchée par SOS racisme en 2003.
L'Office du tourisme a été condamné à 20 000 € d'amende, et sa
directrice à l'époque des faits incriminés, Viviane Praz, à 15 jours de
prison avec sursis. L'office et Mme Praz ont été en outre condamnés à payer
solidairement à SOS Racisme 1 500 € de dommages et intérêts au titre du
préjudice moral ainsi que 5 000 € d'indemnités pour les frais d'honoraires de
justice.
« 20 000 euros, c'est la plus lourde peine d'amende pour discrimination
que nous ayions jamais obtenue », s'est félicité Samuel Thomas,
vice-président de SOS racisme.
L'organisation avait déposé plainte le 5 août 2003 après une journée de
"testing" mettant en évidence selon elle, les « discriminations
opérées par des agents immobiliers et hôteliers du Cap-d'Agde à l'encontre
des touristes d'origine extra-européenne ».
SOS Racisme avait transmis au procureur des listes d'agences immobilières
établies en 2000 et 2003 par l'Office du tourisme : il y était précisé si les
établissements acceptaient ou non les vacanciers ayant des "noms à
consonance M", "M" pour maghrébine.
Le procureur ayant classé la plainte sans suite en mai 2004, SOS Racisme
avait souhaité relancer la procédure en faisant comparaître directement
devant le tribunal l'Office du tourisme, en tant que personne morale, ainsi
que sa directrice, également responsable de la centrale de réservations.
« Nous avons toujours logé tout le monde, répondu à toutes les demandes et
traité toutes ces demandes, sans aucune exception » à en croire Christian
Bèzes, directeur de l'office du tourisme. La mission de l'Office de tourisme
estde « loger toutes les personnes en fonction des disponibilités » rappelle-t-il.
Le responsable de SOS Racisme a affirmé que son organisation allait à présent
« demander l'ouverture d'une information judiciaire avec dépôt de plainte
et constitution de partie civile contre les agents immobiliers qui avaient
donné les ordres de discrimination à l'Office du tourisme ».
L'office du tourisme décide de faire appel du jugement, a indiqué son
directeur.
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