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La justice, c'est combien ?

Mercredi, 6 Juillet, 2005
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Au faciès, à l'embauche ou au logement, rien de plus ordinaire que la discrimination raciale, sinon la banalisation de cette discrimination. Pour s'en convaincre, écouter la défense de cette dame Massarès, de l'agence Sud location de Toulouse, qui refusa de louer un toit à des citoyens au patronyme pas catholique (voir Libération de lundi) : c'était «pour leur bien», disait-elle le soir à la télé, puisque le Noir et l'Arabe, récusés par le propriétaire, auraient de toute façon été éconduits...

La justice, c'est combien ?

mercredi 06 juillet 2005

 

Au faciès, à l'embauche ou au logement, rien de plus ordinaire que la discrimination raciale, sinon la banalisation de cette discrimination. Pour s'en convaincre, écouter la défense de cette dame Massarès, de l'agence Sud location de Toulouse, qui refusa de louer un toit à des citoyens au patronyme pas catholique (voir Libération de lundi) : c'était «pour leur bien», disait-elle le soir à la télé, puisque le Noir et l'Arabe, récusés par le propriétaire, auraient de toute façon été éconduits... Les propriétaires, parlons-en. Ils sont quelque deux cent cinquante instigateurs d'une crapulerie pour laquelle la receleuse devra payer en solo. On déplorera qu'ils n'aient pas eu droit à une petite citation, façon spécial dédicace, dans des réquisitions en lesquelles était légitimement évoqué un «racisme organisé». Ces «donneurs d'ordre», ainsi que les qualifia Samuel Thomas, de SOS Racisme, vont donc passer à travers avec la bonne conscience du salaud face auquel la justice jeta l'éponge. Trop «lourd», avait en effet rétorqué le flic (directeur adjoint de la sécurité à la PJ) au magistrat (le proc de la République) réclamant les auditions de proprios pourtant recensés en leurs noms, adresses et qualités... Les policiers sont bien bons de se préoccuper ainsi de l'usage des deniers publics. Ce scrupule les honorerait mieux, cependant, si, mieux partagé, ne réservait les procédures d'exception aux sans-papiers jugés par wagons entiers, à Coquelles ou à Roissy, où rien n'est trop cher ni trop «lourd» ­ même pas les salles d'audience construites ad hoc ­ pour faire passer le clandestin directement de l'avion qui l'amène à l'avion qui l'expulse, en sautant la case demande d'asile... Cette parodie de justice fut voulue par la loi Sarkozy du 26 novembre 2003. Quand ils disent à la justice qu'ils ont mieux à faire que de déférer à ses ordres, les policiers bafouent l'Etat de droit autant que leur ministre de tutelle. Bien heureux encore qu'ils ne réclament pas de sanctions contre SOS Racisme, quand il attente au droit sacré de l'homme propriétaire.

 http://www.liberation.fr/page.php?Article=309165

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