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Deux procès de la «discrimination au faciès»

Mercredi, 12 Juin, 2002
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C'est une opération de « testing » qui a permis de les prendre sur le fait. En juillet 1999, alors même qu'il laissait entrer des adolescents européens, le portier de la boîte de nuit Mea culpa de Thionville refoulait des jeunes d'origine maghrébine accompagnés, incognito, de Samuel Thomas, vice-président de SOS racisme, et d'un huissier de justice.

Deux récentes affaires de discrimination ont fini devant la justice grâce à la méthode du testing. Ainsi, hier, les trois gérants et le portier d'une discothèque de Thionville (Moselle) ont été condamnés chacun à 1 000 euros d'amende avec sursis pour avoir refusé l'accès de leur établissement à des Maghrébins. C'est une opération de « testing » qui a permis de les prendre sur le fait.




As. L.
[12 juin 2002]

Deux récentes affaires de discrimination ont fini devant la justice grâce à la méthode du testing. Ainsi, hier, les trois gérants et le portier d'une discothèque de Thionville (Moselle) ont été condamnés chacun à 1 000 euros d'amende avec sursis pour avoir refusé l'accès de leur établissement à des Maghrébins. C'est une opération de « testing » qui a permis de les prendre sur le fait. En juillet 1999, alors même qu'il laissait entrer des adolescents européens, le portier de la boîte de nuit Mea culpa de Thionville refoulait des jeunes d'origine maghrébine accompagnés, incognito, de Samuel Thomas, vice-président de SOS racisme, et d'un huissier de justice. Aussitôt, l'association portait plainte contre le portier et les responsables de la discothèque. Devant le tribunal, le videur mis en cause a reconnu avoir reçu des consignes de la part des directeurs qui eux-mêmes ont admis lui avoir demandé de « serrer la vis ». En octobre 2000, la même discothèque avait déjà été condamnée à 5 336 euros d'amende pour avoir refusé une jeune femme d'origine maghrébine.

Autre affaire similaire, au camping de Pornichet. A la différence près que le « testing » a été pratiqué sans huissier. Hier, Liliane Bernardas, propriétaire dudit camping, était jugée par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, pour « discrimination dans l'offre ou la fourniture d'un bien ou d'un service à raison de la race ». Parce que, en juillet dernier, elle avait refusé l'entrée de ses installations à Fatima Talatizi, à son compagnon, Antony Roger, et leur bébé, au motif que l'eau chaude était coupée. La veille, pourtant, l'oncle du jeune homme avait réservé pour eux.

Intriguée, sa mère s'y rend dès le lendemain et peut réserver des places. Quelques instants plus tard, la soeur de la jeune femme d'origine maghrébine, Ouréda, essuie un refus. Aussitôt après, trois autres personnes sont acceptées. La famille entre alors en contact avec l'Office du tourisme qui l'informe que ce camping n'en est pas à son coup d'essai. Liliane Bernadas, de son côté, conteste la totalité des faits. SOS Racisme, qui s'est constituée partie civile, espère que ce procès aura valeur de rappel à l'ordre. Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis.

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