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Taubira comparée à un singe : 15 000 euros d'amende et 4 mois de prison avec sursis requis contre Minute

Jeudi, 25 Septembre, 2014
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Trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende ont été requis ce mercredi contre le directeur de la publication de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Jean-Marie Molitor, pour sa une comparant la ministre de la Justice, Christiane Taubira, à un singe. La procureur a également requis un mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende pour un dessin paru deux semaines plus tôt, qui faisait un rapprochement similaire.

La Une de Minute du 13 novembre 2013 avait fait grand bruit. Sur celle-ci : la photo de la ministre de la Justice et le texte, "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". "J'encaisse le choc mais c'est violent pour mes enfants, pour mes proches et pour tous ceux qui ont une différence", avait commenté peu après Christiane Taubira, dénonçant des propos "d'une extrême violence". Pour autant, la ministre de la Justice n'avait pas porté plainte.

Plusieurs associations parmi lesquelles Maison des potes, la Ligue des Droits de l'Homme et Ligue citoyenne se sont elles constituées parties civiles. En requérant trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende ce mercredi contre Jean-Marie Molitor, directeur de la publication de l'hebdomadaire d'extrême droite, la procureur a été dans leur sens, estimant que le délit d'injure raciale était constitué. Aurore Chauvelot, a également requis à son encontre un mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende pour un dessin paru le 30 octobre 2013, dessin sur lequel un avocat s'adressait à un singe en lui disant " Mon client porte plainte pour avoir été odieusement caricaturé en Madame Taubira ".

Pas "rusée comme un renard"

La Une de Minute du 13 novembre 2013 avait fait grand bruit. Sur celle-ci : la photo de la ministre de la Justice et le texte, "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". "J'encaisse le choc mais c'est violent pour mes enfants, pour mes proches et pour tous ceux qui ont une différence", avait commenté peu après Christiane Taubira, dénonçant des propos "d'une extrême violence". Pour autant, la ministre de la Justice n'avait pas porté plainte.

Plusieurs associations parmi lesquelles Maison des potes, la Ligue des Droits de l'Homme et Ligue citoyenne se sont elles constituées parties civiles. En requérant trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende ce mercredi contre Jean-Marie Molitor, directeur de la publication de l'hebdomadaire d'extrême droite, la procureur a été dans leur sens, estimant que le délit d'injure raciale était constitué. Aurore Chauvelot, a également requis à son encontre un mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende pour un dessin paru le 30 octobre 2013, dessin sur lequel un avocat s'adressait à un singe en lui disant " Mon client porte plainte pour avoir été odieusement caricaturé en Madame Taubira ".

Pas "rusée comme un renard"

Car pour la procureur, aucun doute, " le propos est injurieux " et a un " caractère raciste ". "Le propos présume l'individu à la couleur de sa peau " a souligné Aurore Chauvelot. Et d'ajouter : " le choix a été fait d'écrire 'Maligne comme un singe', et non rusée comme un renard ". " Minute n'en est pas à son coup d'essai", a fait valoir Jérôme Karsenti, avocat de Maison des Potes rappelant que "les Roms, les musulmans et plus récemment la ministre Najat Vallaud-Belkacem" avaient fait les frais des dérapages de ces Unes "racistes". "Dans une France en crise, dans une France désespérée, le racisme ne s'est jamais aussi bien vendu, a-t-il déploré (Minute tire chaque semaine à 8 000 exemplaires avait tiré à 15 000 pour la Une consacrée à Christiane Taubira ndlr). Tant qu'on ne vous arrêtera pas (les publications d'extrême droite ndlr), vous continuerez. J'espère que la justice sera de plus en plus sévère ".

Concernant le dessin, ni la procureur ni le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), partie civile, n'ont vu le trait d'humour invoqué tant par le dessinateur que par son directeur. " Ce dessin n'est pas du tout contre Madame Taubira... Mais comme on parlait beaucoup d'elle à ce moment-là, s'est défendu le dessinateur David Miège, présent à l'audience ce mercredi (…) Que Madame Taubira soit noire, bleue, blanche, grise ou jaune, ça ne m'intéresse pas. Je voulais dénoncer la supériorité de l'être humain". A son encontre la procureure a requis 2000 euros d'amende dont 1000 euros assortis du sursis.

Les deux jugements, pour le dessin et pour la une de Minute, ont été mis en délibéré au 30 octobre 2014.

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