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Chez Logirep : sous couvert de “mixité sociale”, on discrimine ?

Posté dans
Lundi, 1 Juin, 2015
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« - Vous ne voulez pas me loger parce qu’il y a trop d’africains dans la tour Ouessant c’est bien ce que vous avez dit madame ? – Tout à fait ». C’est la réponse de Madame RAHMOUN, salariée de l’office HLM LOGIREP, à Monsieur TIEBOYOU, employé de la RATP en quête d’un logement.


« - Vous ne voulez pas me loger parce qu’il y a trop d’africains dans la tour Ouessant c’est bien ce que vous avez dit madame ? – Tout à fait ». C’est la réponse de Madame RAHMOUN, salariée de l’office HLM LOGIREP, à Monsieur TIEBOYOU, employé de la RATP en quête d’un logement.

 

Le 4 juillet 2005, son employeur lui avait pourtant remis une notification officielle attestant qu’il avait été désigné par la section Habitat de la société comme attributaire d’un appartement appartenant à LOGIREP. Après avoir déposé son dossier complet pour qu’il soit présenté devant la commission d’attribution, la RATP lui certifie que le logement lui sera octroyé et qu’il peut déposer son préavis auprès de son bailleur actuel ce qu’il fait le 7 juillet 2005. Le dossier déposé, Monsieur TIEBOYOU part en vacances.

 

A son retour, il reprend contact avec la société LOGIREP qui lui apprend alors que la commission d’attribution au logement lui a refusé l’appartement parce qu’il est d’origine africaine et qu’il y a « déjà assez de noirs dans cette tour ».

 

Stupéfait, M. TIEBOYOU se saisit alors d’un dictaphone et enregistre la suite de la discussion. Plusieurs fois M. TIEBOYOU renouvellera sa question pour être certain de la réponse entendue. Son interlocutrice ne changera pas de version et lui confirmera, à douze reprises, que sur le fondement de la loi contre l’exclusion, les bailleurs sont obligé de « mixer » les origines dans les tours et que dans la tour concernée le nombre de personne d’origine africaine était déjà trop élevé. Détournant totalement le sens de la loi, la société LOGIREP se livrerait ici ouvertement au délit de discrimination raciale.

 

Sur la foi de cet enregistrement, Samuel Thomas dépose une plainte pour SOS Racisme et Frédéric Tieboyou en août 2005 pour discrimination mais aussi pour fichage ethnique, soupçonnant LOGIREP de répertorier les locataires selon leur origine pour pouvoir organiser des dosages. L’instruction confirme l’existence de ces fichiers ethniques et de la discrimination raciale opérée à l’encontre de M. Tieboyou -soutenu par Me Bertrand Patrigeon et Me Eric Najsztat- en renvoyant la LOGIREP devant le Tribunal Correctionnel de Nanterre le 7 mars 2014 pour ces deux infractions, encourant 1,725 million d’euros d’amende. Le jugement sera rendu le 2 mai 2014.

 

La Rédaction

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