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Hausse des condamnations pour racisme et antisémitisme

Dimanche, 19 Mars, 2006
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En cinq ans, le nombre des condamnations pour actes racistes et antisémites a plus que doublé. L'an dernier, 434 peines ont été prononcées. Hier, le garde des Sceaux, Pascal Clément, a appelé les procureurs à la plus grande fermeté.

Hausse des condamnations pour racisme et antisémitisme

 

En cinq ans, le nombre des condamnations pour actes racistes et antisémites a plus que doublé. L'an dernier, 434 peines ont été prononcées. Hier, le garde des Sceaux, Pascal Clément, a appelé les procureurs à la plus grande fermeté.

 

 

 

LES CONDAMNATIONS pour faits de racisme et d'antisémitisme sont en très nette augmentation, passant de 303 condamnations en 2004, à 434 en 2005, soit 30 % de hausse en un an ! Pour autant, selon le ministre de la Justice, Pascal Clément, ces chiffres ne témoignent pas d'une hausse des actes eux-mêmes, mais plutôt du fait qu'ils sont « mieux poursuivis ». Lors d'une réunion avec les procureurs généraux place Vendôme hier, le garde des Sceaux a invité les magistrats à la plus grande fermeté : « La justice est mobilisée », a-t-il dit, rappelant qu'en France chaque citoyen devait connaître la loi : la discrimination à l'embauche peut coûter trois ans de prison et 45 000 d'amende, insulter quelqu'un en raison de son origine ou de sa religion est une infraction pénale punie de six mois de prison et de 22 500 d'amende. Les parquets ont reçu pour consigne de requérir les peines maximales lorsque cela s'impose - par exemple vingt ans de prison pour des coups mortels avec circonstance aggravante de racisme - et de faire appel systématiquement lorsque les réquisitions ne sont pas suivies par les juges de première instance. « Notre société n'a peut-être pas été assez vigilante face au racisme et à l'antisémitisme », a reconnu Pascal Clément. La chancellerie ne s'est d'ailleurs dotée d'un outil statistique précis il y a un an seulement. Selon le premier recensement, réalisé en 2005, 3 683 affaires de cette nature ont été comptabilisées dans les juridictions du pays. 80 % pour des faits de racisme, 20 % pour antireligions. 76 % de ces affaires ont été traitées ou sont en cours de traitement par la justice (jugements, médiations, rappels à la loi, réparations...), le reste étant classé sans suite (auteur inconnu, absence de plainte de la victime, etc.) « Il y a eu un réveil des magistrats récemment, confirme Samuel Thomas, de SOS Racisme. Il était temps, car la parole raciste s'était trop libérée dans notre pays, notamment chez les jeunes. Il faut poursuivre cette politique de fermeté, surtout les faits de discrimination, bien plus silencieux que les insultes mais beaucoup plus redoutables aussi. »

Tolérance zéro

Le message du gouvernement est clair : tolérance zéro. Partout. Ainsi, les procureurs pourront signer des conventions avec les recteurs d'académie, comme cela se fait déjà à Versailles, afin de donner une réponse à la totalité des actes commis, même les plus bénins. Les parquets en seront systématiquement informés par les chefs d'établissement pour qu'au minimum des « sanctions éducatives » ou des « rappels à la loi » soient prononcés. Deuxième terrain de chasse des infractions, les stades. La fermeté du gouvernement rejoint celle des organismes sportifs. « Endiguer le racisme est la priorité des priorités », dit-on du côté de la Fédération française de football, où l'on se réjouit des récentes mesures répressives prises par la Fédération internationale, la Fifa. « Le football a connu ces dernières années une recrudescence de violences à caractère raciste ou antisémite, a dénoncé Pascal Clément. Dans les gradins, et même sur les terrains de jeu, des actes inqualifiables se sont produits. La aussi, la justice sera intraitable. »

 

Nelly Terrier

Le Parisien , samedi 18 mars 2006

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