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Racisme au travail: de plus en plus de plaintes et de poursuites

Mercredi, 17 Mai, 2006
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Samuel Thomas: "Sur toutes ces affaires, il y a un réveil assez significatif des parquets"


PARIS (AFP) - Le racisme ordinaire dans le monde du travail fait de plus en plus l'objet de plaintes et de poursuites judiciaires, comme l'illustrent les deux procès pour discrimination à l'embauche qui ont lieu jeudi à Paris et à Créteil.

Racisme au travail: de plus en plus de plaintes et de poursuites

   

PARIS (AFP) - Le racisme ordinaire dans le monde du travail fait de plus en plus l'objet de plaintes et de poursuites judiciaires, comme l'illustrent les deux procès pour discrimination à l'embauche qui ont lieu jeudi à Paris et à Créteil.

Le tribunal correctionnel de Paris jugera, sur plainte de SOS Racisme, trois cadres employés par la société d'intérim Adecco, une de ses filiales Districom, et les laboratoires Garnier, mis en cause dans un dossier de discrimination à l'embauche.

A Créteil, c'est la société Ares qui est poursuivie par SOS Racisme dans une affaire de discrimination à l'embauche, mais le procès devrait être renvoyé pour une question de procédure.

Pour Jean-François Amadieu, directeur de l'Observatoire des discriminations, il y a bien "une montée en puissance de la lutte contre les discriminations" en France. Il en veut notamment pour preuve la création de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations), il y a un an, et l'accroissement des plaintes qui lui sont adressées (près de 2.400 à ce jour). De 150 plaintes reçues chaque mois, le rythme mensuel est récemment passé à 270, a révélé son président Louis Schweitzer, lors de la publication du premier rapport de la Haute autorité, début mai.

De son côté, SOS Racisme, initiateur en France de la pratique du testing - destinée à apporter la preuve d'une sélection opérée sur des critères discriminatoires dans différents domaines allant de l'emploi à l'entrée en boîte de nuit - multiplie les poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de discriminations. Selon le rapport de la Halde, l'emploi est de loin le premier domaine où des discriminations sont à l'oeuvre en France (près de 50%), et elles reposent principalement (à près de 40%) sur l'"origine" de la personne concernée.

Dans l'affaire qui sera jugée jeudi à Paris, selon SOS Racisme, la société sous contrat avec les laboratoires Garnier pour recruter du personnel pour des opérations promotionnelles de la gamme Fructis, aurait eu recours, il y a cinq ans, à un fichier ethnique, précisant que les animatrices devaient être "BBR" (Bleu, blanc, rouge). "Au-delà de ces procès, dit Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, notre ambition est de démanteler les systèmes de discrimination". Selon lui, le fichage ethnique au moyen de codes internes est une méthode courante surtout dans les sociétés de recrutement. Outre ce "BBR, aux accents très lepénistes", indique Samuel Thomas, d'autres codes utilisés "en interne" par le monde du recrutement ont été identifiés.

Ainsi le 001 (à l'origine code Insee) pour désigner les personnes de nationalité exclusivement française, ou encore les codes PR1 (Paris Restauration 1 pour désigner les Blancs) ou PR4 (Paris Restauration 4 pour désigner les personnes d'origine africaine) utilisés par une société de recrutement en Ile de France et même un code BYB (blond aux yeux bleus). Toutes ces infractions et un nombre considérable d'autres, souligne SOS Racisme, font l'objet de plaintes et sont en cours d'instruction.

"Sur toutes ces affaires, note Samuel Thomas, il y a un réveil assez significatif des parquets" qui laissaient traîner davantage les procédures il y a encore quelques mois. Autre signe encourageant, relève de son côté Jean-François Amadieu, les grandes entreprises, à l'instar des 300 signataires de la Charte de la diversité, "font un vrai nettoyage de leurs pratiques discriminatoires".

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