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France: Hassan porte plainte pour discrimination à l'embauche

Mardi, 25 Février, 2003
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Samuel Thomas: « Nous avons des affaires identiques avec d'autres sociétés de sécurité qui recrutent du personnel de sûreté aéroportuaire. Certaines prévoient une clause de nationalité, mais ce n'est possible que sur des postes très précis. Actuellement, elles extrapolent sur tous les postes. Nous constatons une vague de discrimination. C'est un effet post-11 septembre. »

NOGENT-SUR-OISE. Hassan A. s'estime victime d'une discrimination à l'embauche. Le jour de l'entretien, il avait dissimulé un dictaphone sous son blouson.

France: Hassan porte plainte pour discrimination à l'embauche


le 25/02/2003

NOGENT-SUR-OISE. Hassan A. s'estime victime d'une discrimination à l'embauche. Le jour de l'entretien, il avait dissimulé un dictaphone sous son blouson.

HASSAN A., 32 ans, a de bonnes raisons de ne plus savoir où il en est. Il pose devant lui deux CV. Sur l'un il s'appelle Hassan A., sur l'autre il est Jean Leblond. Les compétences professionnelles sont identiques : un bac obtenu en 1992, un CAP de tourisme, de nombreuses expériences en milieu hospitalier et dans les aéroports. Ces deux profils, il les a envoyés à une même entreprise d'Asnières (Hauts-de-Seine), à un mois et demi d'intervalle. Il répondait à une petite annonce d'une société recherchant un agent de sûreté pour l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Hassan fait partir son premier CV fin décembre. Il attend un mois puis décide de relancer par téléphone l'entreprise. Première question de la recruteuse : « Vous êtes né où, monsieur ? » « Au Maroc. » La réponse fuse : « C'est pour cela qu'on ne vous a pas répondu. » « J'ai souligné que j'avais acquis la nationalité française en 2000 », se souvient Hassan. La réponse est catégorique : « On ne peut pas vous recruter. » « Depuis cet entretien, je suis bouleversé. Je n'avais jamais eu de problèmes et je ne croyais pas que ça existait », explique-t-il le plus naïvement du monde. Abattu, Hassan reste terré chez lui quelques jours puis décide de réagir. « Je suis allé au tribunal d'instance à Creil et ils m'ont conseillé de porter plainte et de déposer une nouvelle candidature en maquillant mon nom et en supprimant ma photo. » Il décide de s'appeler Jean Leblond. Et quinze jours après, il est convié à un entretien alors qu'il n'a pas changé une virgule à son CV.

« Si ce n'est pas une discrimination à l'embauche, qu'est-ce que c'est ? » Le jour de l'entretien, il dévoilera maladroitement la supercherie. « L'entreprise a essayé de m'expliquer qu'il y avait certainement eu une incompréhension. Elle aurait insisté sur la nationalité parce que ces postes ne sont accessibles qu'aux Français et aux ressortissants européens », rapporte Hassan qui avait dissimulé un dictaphone sous son blouson. SOS Racisme a immédiatement pris l'histoire au sérieux. D'autant plus que l'association a rassemblé d'autres dossiers similaires. Samuel Thomas, vice-président de SOS, le confirme : « Nous avons des affaires identiques avec d'autres sociétés de sécurité qui recrutent du personnel de sûreté aéroportuaire. Certaines prévoient une clause de nationalité, mais ce n'est possible que sur des postes très précis. Actuellement, elles extrapolent sur tous les postes. Nous constatons une vague de discrimination. C'est un effet post-11 septembre. »

Source : Le Parisien

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