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Discrimination à l'embauche, SOS Racisme plaide pour une sanction renforcée

Lundi, 21 Mars, 2005
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Samuel Thomas: « En s'appuyant sur les statistiques de l'Insee, on peut estimer qu'au moins 189 000 étrangers sont privés d'emploi du fait de la seule discrimination »

LES LOIS SUCCESSIVES n'y ont rien changé : la discrimination à l'embauche reste une réalité en France. En marge de la Journée internationale de lutte contre le racisme, qui se déroule aujourd'hui, SOS Racisme a une nouvelle fois décidé de tirer la sonnette d'alarme. L'organisation remet ce matin à Louis Schweitzer, le nouveau président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), un rapport répertoriant les actions en justice qu'elle a menées pour contrer ces dérives.

 

 

 

 

 



« Beaucoup de dossiers classés sans suite »

A l'heure actuelle, la situation n'est guère réjouissante. « En s'appuyant sur les statistiques de l'Insee, on peut estimer qu'au moins 189 000 étrangers sont privés d'emploi du fait de la seule discrimination », s'emporte Samuel Thomas, le vice-président de SOS Racisme. Et même les diplômes ne constituent pas une protection suffisante. Alors que les Français de naissance ayant effectué des études supérieures ne sont que 5 % à pointer au chômage, les étrangers titulaires d'une formation équivalente sont 20 % à être privés d'emploi. Et ceux qui ont été naturalisés Français sont à peine mieux lotis : 10 % des titulaires d'un bac + 1 et plus sont inscrits dans les fichiers de l'ANPE. Tous les secteurs d'activité sont concernés. Même si les étrangers ou les Français d'origine étrangère ont particulièrement du mal à percer dans les métiers de la vente et dans les postes à responsabilité... Au fil des ans, pourtant, la discrimination à l'embauche a évolué. Le racisme en entreprise prend des formes plus insidieuses. « En règle générale, les employeurs qui pratiquent la discrimination expliquent qu'ils sont obligés de le faire à cause de leurs clients », constate Samuel Thomas. Certaines entreprises mettent également en oeuvre des politiques de quotas. Une discrimination plus souterraine, parfois plus difficile à dénoncer. D'autant que, même si quelques progrès ont été enregistrés, la justice manque de réactivité. Sur la trentaine d'affaires soulevées par SOS Racisme depuis trois ans, une dizaine ont abouti à une condamnation. « Beaucoup de dossiers sont classés sans suite. » L'organisation milite désormais pour une vigilance accrue de la part de l'appareil judiciaire et souhaite que les peines encourues, qui restent encore plutôt faibles, soient renforcées.

 

Valérie Hacot

Le Parisien , lundi 21 mars 2005

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