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Un élu FN de l'Isère mis en cause pour propos négationnistes

Samedi, 17 Février, 2001
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SOS-Racisme a déposé plainte à l'encontre d'un conseiller régional Rhône-Alpes du Front national, Georges Theil, pour « contestation d'existence de crimes contre l'humanité ». Alors qu'il devait comparaître, jeudi 8 février, devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour avoir tenu des propos négationnistes sur le Web (Le Mondedu 8 juillet), celui-ci aurait récidivé, mardi 6 février, lors d'une réunion publique organisée par le Comité pour la liberté d'expression en France (CLEF).

Un élu FN de l'Isère mis en cause pour propos négationnistes

LE MONDE | 17.02.01 | 15h28

 

 

GRENOBLEde notre correspondante

SOS-Racisme a déposé plainte à l'encontre d'un conseiller régional Rhône-Alpes du Front national, Georges Theil, pour « contestation d'existence de crimes contre l'humanité ». Alors qu'il devait comparaître, jeudi 8 février, devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour avoir tenu des propos négationnistes sur le Web (Le Mondedu 8 juillet), celui-ci aurait récidivé, mardi 6 février, lors d'une réunion publique organisée par le Comité pour la liberté d'expression en France (CLEF). Selon un enregistrement sonore réalisé à son insu par un militant de SOS-Racisme, l'élu candidat (FN) dans le canton d'Echirolles-ouest a mis notamment en doute l'existence des chambres à gaz de la seconde guerre mondiale, évoquant l'impossibilité « pour des raisons physiques et chimiques (...) de créer un abattoir en continu où des milliers et des milliers de gens auraient été tués ».

Interrogé par Le Monde, M. Theil a admis avoir utilisé le mot « ignominie »à propos du procès de Nuremberg, « au sens étymologique du terme », a-t-il précisé, et avoir évoqué « des rapports d'expertise qui concluent à l'impossibilité matérielle des chambres à gaz ». « Je ne nie pas l'existence des chambres à gaz. Je pose des questions sur des expertises (...) », a déclaré l'élu, militant d'extrême droite de longue date, candidat à diverses élections, qui s'était rallié au MNR de Bruno Mégret, au moment de la scission avant de rejoindre les rangs lepénistes.

SOS-Racisme vise également dans sa plainte les injures raciales proférées lors de cette réunion par une dizaine de skinheads.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Des cris « Mort aux juifs » auraient notamment été lancés. L'association a par ailleurs produit devant la justice un exemplaire du journal de leur organisation Jeune Résistance vendu sur place, dans lequel figure un article signé Nicolas Lefoyer, intitulé « Ein Volk ! Ein Israël ! Ein Talmud ! », qui, estime le vice-président de SOS-Racisme, Samuel Thomas, « attise la haine contre les juifs ». Interrogé sur ce point par Le Monde, M. Theil a déclaré n'avoir « rien entendu » et n'avoir vu « que deux jeunes gens en tenue de moto ». Le parquet de Grenoble a décidé, vendredi 16 février, d'ouvrir une enquête.

Cette réunion avait été organisée à l'occasion du déplacement à Grenoble de Me Wallerand de Saint-Just, l'avocat de Jean-Marie Le Pen, venu défendre Christian Mollier. Ancien responsable du MNR, celui-ci avait fait appel du jugement qui l'a condamné, le 21 novembre 2000, à dix mois avec sursis, cinq ans de suspension des droits civiques et 33 000 francs d'amende pour « provocation à la discrimination raciale et religieuse, injure publique, et entrave concertée avec violence ou voies de fait à la liberté de réunion ».

À LA MÊME ADRESSE QUE LE FN

Inconnu des services de la préfecture de l'Isère, qui n'ont aucune association enregistrée sous ce nom, le CLEF est domicilié à Grenoble, 1, rue Général-Janssen, à la même adresse que le Front national. Il partage la boîte postale de la société Services publicité questionnaires relationnels (SPQR), à l'objet social flou, mêlant actions relationnelles, enquêtes d'expression et locations de bureaux, gérée par un ancien conseiller régional FN, Claude Sellier. Interrogé par Le Monde, ce dernier a déclaré ne connaître les gens du CLEF que « de vue » et leur avoir simplement loué un local, au même titre qu'il loue des locaux au FN et à leur conseiller régional, Hugues Petit. Lui-même joint, ce fidèle de M. Le Pen, candidat sur le canton de Vizille, a apporté son soutien à M. Theil, estimant qu'en France « on ne pouvait plus rien dire si on n'était pas dans l'idéologie dominante ».

Marie-Louise Vadot, secrétaire départementale du MNR, a entendu se démarquer, faisant savoir que son mouvement n'avait « rien à voir avec ces événements » et que les dérives observées étaient « l'une des raisons de la scission ».

Nicole Cabret

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